Il y aura toujours des ratés de bon sens
Mais des ratés de sens
On n’en aura jamais
Mon enfant
Tu seras lu par tous les arbres
Et je n’ai point de doute
Que ton cœur
Fait le tour des angles de la brume
Pour inventer ton chemin
Tu seras chanté par tous les mornes
Et les petits cailloux
Des nuits ouvrables
Seront les roues
Qui t’emmèneront danser
La sieste des dieux suprêmes
Parmi les conquêtes
Les mythes
Et les logiques vivantes
L’âme éduquée
A beaucoup moins de chance
D’être vaniteuse, et inutile
Et pour te faire un poème
Avec ce que l’on dit
Trop souvent
Et que l’on ignore
Que l’habitude tue la vérité
Par l’habitude
Et que l’on apprend
A questionner
Par la méthode qui peut
Déposséder l’autre de son savoir
Mon enfant
Ne soit pas aveuglé
Par les images d’aujourd’hui
Parce que celles de demain
Seront plus raffinées
Et plus fragiles
Ne compter pas sur les mystères
Car ils deviendront des sciences
Qui produiront d’autres mystères
Parce que ce monde finira
D’infini en infini
Jusqu’à l’infini le plus fin
Pour mon petit frère ce poète mort-né…
Anderson Dovilas